Robert Louis Stevenson est l’un des maîtres incontestables du roman d’aventures.
Né à Edimbourg (Ecosse) le 13/11/1850 ; Mort à Vailima (Samoa, Polynésie) le 03/12/1894.
Il est des êtres dont la destinée est peu commune. Que dire de celle de Stevenson qui d’une constitution fragile quitte les brumes écossaises pour finir sa vie aux antipodes en ayant marqué de son passage Menton, Barbizon, Grez-sur-Loing, Monastier-sur-Gazeille, Davos, Hyères, New-York, La Californie et les îles Samoa.
R.L.S. (comme il aimait se faire appeler) Robert Lewis Stevenson est né, en 1850, à Édimbourg, dans une famille écossaise aisée, son père était un ingénieur célèbre pour ses travaux dans le domaine des phares et balises. Le jeune R.L.S. avait malheureusement une santé fragile, ses parents l’emmèneront régulièrement au bord de la mer (Menton), et à la montagne, pour améliorer son état de santé.
Il ne désire pas marcher sur les traces de son père, car il est attiré par la littérature. C’est à ce moment qu’il décide de franciser son prénom en troquant « Lewis » pour « Louis » (même prononciation). Malgré tout, il fait des études de droit, et ses parents lui donnent un petit pécule pour qu’il s’installe. Mais en 1875, R.L.S préfère répondre à l’invitation de son cousin Bob qui est à Paris, et il est bien content de s’éloigner de ses parents un peu trop stricts…
Les Notes de la Forêt : Barbizon
Après quelques mois à Paris, les deux cousins partent à Barbizon retrouver leurs amis artistes qui séjournent à l’hôtel Siron (devenu Bas-Bréau). Pour Stevenson, la vie à Barbizon a un goût de liberté, et c’est là qu’il commence à rédiger ses notes sur la forêt et écrit: « Ce fut une époque plaisante, et ce hameau situé près de l’orée de la forêt est pour moi un point de verdure dans mes souvenirs ». Le soir, les artistes passent de longs moments ensemble, à manger, à boire et à débattre.
Grez-sur-Loing et Lady Osbourne
Un jour, Will Low, artiste américain propose d’aller au bord d’une rivière, au sud de la forêt de Fontainebleau, il y a, parait-il, une auberge agréable, et son jardin descend jusqu’à la rivière. Quelques jours après, le petit groupe loue une charrette, et prend le chemin de Grez-sur-Loing. R.L.S et ses amis tombent vite sous le charme de Grez et font la connaissance de cette colonie d’artistes anglo-saxons qui a accueilli récemment deux femmes peintres américaines, Fanny Osbourne et sa fille Isobel appelée « Belle » qui marqueront la vie de Stevenson. Cette Américaine de dix ans son aînée, dotée d’une forte personnalité, vit séparée de son mari Samuel Osbourne. En 1875, elle est venue à Paris (avec ses enfants), et elle fréquente, en compagnie de sa fille, la célèbre Académie Julian, installée dans le passage des Panoramas…
En 1876, la petite famille se rend à Grez, pour un premier séjour au bord du Loing… Entre Robert-Louis et Fanny, le coup de foudre est immédiat. Ils se retrouvent durant l’été 1877 de nouveau à Grez, puis à Paris en octobre. Ils veulent se marier mais Fanny n’est pas divorcée de son mari. En 1878, elle repart en Californie, pour obtenir ce divorce. De son côté, Stevenson voudrait bien la suivre, mais ses finances ne lui permettent pas. De surcroît, son père menace de lui couper les vivres s’il persiste dans cette idée de mariage.
Modestine et les Cévennes
Déçu, il part s’isoler au Monastier-sur-Gazeille, depuis cette localité, il effectue une randonnée en compagnie d’une ânesse, nommée Modestine. Cette marche s’inspirait de celle effectuée par un pasteur calviniste dont sa nourrice lui lisait le récit quand ,enfant, il était alité. Parti le 22 septembre 1878 de Haute-Loire, il atteint douze jours plus tard la petite ville de Saint-Jean-du-Gard. Aujourd’hui cette randonnée de 252 km est connue sous le nom de « Chemin de Stevenson » et est référencée comme sentier de grande randonnée GR70. Le récit de ce périple, Voyage avec un âne dans les Cévennes, publié en 1879, demeure aujourd’hui encore le livre de chevet de nombreux randonneurs (vous le trouverez en téléchargement « libre de droits » en pied de cette page).
Fanny et le mariage
En 1879, malgré l’opposition de sa famille, il part rejoindre Fanny Osbourne en Californie. Partant de Glasgow, il atteint New York et retrouve enfin Fanny à Monterey, après un long voyage en chemin de fer. En mars 1880, il manque de mourir d’une pneumonie et ne doit son salut qu’à l’attention de Fanny, qui se dévoue six semaines à son chevet. À peine rétabli, il l’épouse le 19 mai à San Francisco et ils partent en lune de miel, accompagnés du fils de Fanny, Lloyd. Cette lune de miel, qu’ils passent en Californie dans une mine d’argent désaffectée, est relatée dans Les Squatters de Silverado et publiée en 1883.
Les romans et le succès
Pendant l’été 1880, Robert-Louis et Fanny séjournent en Écosse, chez les parents Stevenson, qui, contre toute attente, sont séduits par la personnalité de Fanny. RLS et sa femme se rendent à Davos, cherchant un climat favorable pour un bon rétablissement. De février 1883, à juin 1884, ils séjournent à Hyères dans un chalet appelé Solitude, sur les hauteurs de la ville. Il écrit alors : « Ce coin, notre jardin et notre vue sont sub-célestes. Je réside près du Paradis. Plus tard, il écrit « Heureux, je le fus une fois et ce fut à Hyères » C’est là qu’il écrit son premier roman « L’île au trésor », dédié à Lloyd, le fils de Fanny. En 1887, après le décès de son père, ils partent aux États-Unis, où il est accueilli par la presse newyorkaise comme une vedette, suite au succès de L’Étrange cas du docteur Jekyll et de Mr. Hyde (1886).
Il passe l’hiver dans les monts Adirondacks pour soigner sa tuberculose. Au printemps 1888, ils partent de San Francisco pour les mers du sud, à bord d’un voilier, le Casco, ils visitent les îles Marquises, l’archipel des Tuamotu, Tahiti et Hawaï. En 1890, sa santé se détériorant, ils s’installent définitivement à Vailima aux Samoa dont le climat tropical est favorable à sa santé. La mère de Stevenson va les rejoindre. Sans négliger sa carrière littéraire, qu’il poursuit activement avec l’aide de « Belle » comme secrétaire.
Les îles Samoa : la fin de la route
il s’investit beaucoup auprès des Samoans : lors d’une guerre civile en 1893, il prend même leur défense contre l’impérialisme étranger. Pleins de gratitude, les indigènes bâtissent en son honneur une route menant à sa plantation. Il devient même un chef de tribu, appelé respectueusement Tusitala (« le conteur d’histoires ») par ses membres.
Stevenson meurt d’une crise d’apoplexie à l’âge de 44 ans. Il est enterré selon son désir face à la mer au sommet du mont Vaea surplombant Vailima. Lors de ses obsèques, quatre-cent Samoans se relayèrent pour porter son cercueil au sommet du mont Vaea. Sa tombe porte en épitaphe les premiers vers de son poème Requiem composé à Hyères en 1884 : « Sous le ciel immense et étoilé, Creuse la tombe et laisse-moi reposer, Heureux j’ai vécu et heureux je meurs.».
- 1878 Un voyage intérieur, par les canaux et les rivières (An Inland Voyage)
- 1879 Voyage avec un âne à travers les Cévennes (Travels with a Donkey in the Cévennes )
- 1881 Virginibus Puerisque (Recueil d’essais)
- 1882 Familiar Studies of Men and Books (Recueil d’essais)
- 1882 Les nouvelles Mille et Une Nuits (New Arabian Nights)
- 1883 L’île au trésor (Treasure Island)
- 1884 Les squatters de Silverado (The Silverado Squatters)
- 1885 Le dynamiteur (The Dynamiter)
- 1885 Prince Othon (Prince Otto)
- 1885 Jardin de poèmes pour un enfant (A Child’s Garden of Verses)
- 1886 L’étrange cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde (The Strange case of Dr Jekyll and Mister Hyde)
- 1886 Enlevé ! (Kidnapped!)
- 1887 Les gais lurons (The Merry Men and other tales)
- 1887 Underwoods (Poèmes)
- 1888 La flèche noire (The Black Arrow)
- 1889 Le maître de Ballantrae (The Master of Ballantrae)
- 1889 Un mort encombrant (The Wrong Box), écrit en collaboration avec Lloyd Osbourne
- 1890 Dans les mers du Sud (The South Seas : A Record of Three Cruises)
- 1892 Ceux de Falesa (The Beach of Falesa)
- 1892 Les pleurs de Laupepa (A Footnote to History : Eight Years of Troubles in Samoa)
- 1892 Le trafiquant d’épaves (The Wrecker), écrit en collaboration avec Lloyd Osbourne
- 1892 A travers les plaines (Across the Plains)
- 1893 Catriona (Catriona)
- 1893 Veillées des îles (Island Night Entertainment)
- 1894 Le creux de la vague (The Ebb-Tide)
- 1894 St Yves (St Ives.) Roman inachevé
- 1894 Heathercat. Roman inachevé
- 1894 Hermiston le juge pendeur (Weir of Hermiston). Roman inachevé