- Seul, enfoncé dans la forêt
- Il marche, oubliant la souffrance
- lumière crue de son enfance
- évanouie avec ses secrets.
- Un vent froid soulève le sable,
- vieux vestige des temps anciens
- où la mer bornait les confins
- entre les grès nus et friables.
- Il fuit la pluie drue et blafarde,
- les fourmis grouillent sur les roches
- et filent vers le rondin proche
- dur comme le granit des phares.
- Ses doigts serrent le tronc de l’arbre,
- doigts impatients, ô doigts d’argile
- avides et restés fragiles
- sans voir s’incruster les échardes.
- N’es-tu qu’un fantôme à ma porte,
- qu’un feu follet flottant sans bruit,
- que jeux de lune dans la nuit
- ou reflet noir d’un astre mort ?
- Partout soudain il l’aperçoit !
- c’est toi Fanny qui vient de naître,
- je crois toujours te reconnaître,
- ce parfum, cette fleur… c’est toi !
- Juste voir entre le feuillage
- une petite mare fraîche,
- pure et humble ainsi qu’une crèche.
- Louis accourt du lointain rivage,
- Le temps de déchiffrer le murmure secret,
- lui laissant au passage
- un souriant message
- et de la voir s’enfuir au creux de la forêt.
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Thierry Quintrie Lamothe, © Paris, novembre 2023